Dans un retour silencieux [ PV : Ellane Wels ]

Cela faisait bientôt 3 mois, ou peut-être deux qu'il n'avait pas revu les couleurs du pensionnat. En fait, il n'avait jamais fait réellement attention au temps qui passait. Tout ce temps, il s'était fait passer pour mort, afin de ne pas éveiller les quelques soupçons qui pourrait le mettre en danger, ou bien en danger sa famille. Pendant tout ce temps, il n'avait fait que suivre son instinct, soit s'éloigner du pensionnat. Et pour quelle raison ? Des raisons qui ne regardait que lui. En ces quelques mois, certains de ses problèmes ont pu être régler, mais pas le plus gros. Mais le plus intriguant était « Qu'était-il arrivé à ses anciens amis de l'établissement ? ». A son retour, il n'avait obtenu aucune information qui puisse le mettre sur une quelconque voie, étaient-ils tous partis, ou bien certainement que … Non c'était trop poussée loin de penser à une telle chose comme la mort. Quoique, venant de sa part, il ne fallait pas non plus s'étonner.

Il était à peu près minuit lorsqu'il décida de vagabonder dans les rues, sans la compagnie de Tetsua. Pourquoi ? Parce que. Il y avait quelques temps, il avait atteint ses dix-huit ans, ce qui ne l'enchantait pas plus que ça. Pourquoi s'exciter pour une simple date où on gagne une année de plus ? Cela ne menait à rien. Bref, rien ne changeait au fait qu'il avait l'intention de sortir. Et pour se rendre où ? A l'ancien chemin de Fer, évidemment ! Mine de rien, il appréciait assez cette endroit, juste pour son ambiance. Là où il avait prit place, était au sommet d'une colline, où il s'était assis, les jambes dans le vide, tandis que l'une de ses mans jouait avec un espèce de petit couteau. Il le lançait en l'air, pendant que son regard lui, scrutait la lune. Quant à l'objet, il semblait tournoyer sur lui-même pour atterrir dans sa main et recommencer son manège. Cela faisait presque cinq à six mois qu'il avait gardé ses vieilles blessures de « guerres », lorsqu'une mademoiselle sans nom l'avait attaqué, et qu'il avait sérieusement amoché son bras à cause d'un simple démon, rien n'était parti, mais rien n'étaient visibles aussi.

En effet, il avait l'habitude de porter une veste, cachant pratiquement tout son bras, et il avait récemment, prit l'initiative de porter des gants en cuir, ou seul la paume et le dos de ses mains étaient recouverts. Pour ce qui est de son cou, on aurait presque dit qu'il s'était fait mordre par un vampire, ce qui n'était pas le cas, évidemment. C'était ça d'être un chasseur de démon, qui en plus commence à se faire des ennemis côté humains, alors pour sa santé on préfère ne pas en parler. Il était gravement malade, et s'en fichait. Il pouvait mourir, et s'en fichait. C'était têtu de sa part de vouloir continuer à se battre, mais une vie sans action, pour lui c'était l'enfer. Continuant machinalement de jouer avec son objet " inoffensif ", il s'était mis à guetter les moindres sons qui pouvait retentir, jusqu'à ce que ces sons soient des bruits de pas.

Malgré cela, Katsuo ne daigna pas bouger, comme si il n'avait rien entendu. Tout ce qui l'intéressait, c'était les plaintes des quelques fantômes présents, prêts à attaquer, ou bien à s'enfuir, c'est comme vous voulez. Enfin, lorsqu'il sentit la présence d'une personne vivante dirons-nous, il arrêta sa petite activité, attendant la suite. C'est dans un petit " clig " provenant de son couteau, que le silence s'installa, coupé par le vent. L'inconnue allait-elle l'attaquer ? Parler ? Quoi qu'il en soit, il ne connaissait pas la suite des évènements, et patienter tranquillement pour savoir lesquelles serait-ce.

[ Sorry, pas super post, c'est pas l'inspi qui se bouscule >.>' Je ferai mieux la prochaine fois. ^^' ]

Ellane referma derrière elle la porte du portail en fer forgé de l'établissement,provoquant un vacarme assourdissant. La jeune fille soupira, elle était incapable de dormir pendant trop longtemps, son organisme n'y était plus habitué et elle avait de toute façon bien mieux à faire pour le moment. Le claquement sec de ses bottes sur le pavé de la rue était le seul bruit à la ronde, il était aussi étrangement apaisant, régulier. La jeune fille était vêtue de noire, de son corsage à son jean, ce n'était pas une question de camouflage, mais bien d'humeur, la jeune fille était donc peu encline à partager une pièce avec quelqu'un.
Sans savoir où elle allait, la jeune fille poursuivie son chemin. Comme un rappel du fait qu'elle n'était pas de ce pays ses cheveux d'un blond doré vinrent fouetter sa peau bronzée au niveau du visage, ce coup du sort assombri l'humeur de la jeune femme. D'autant plus que celle-ci désirait tout, sauf être remarquée à cette heure perdue de la nuit où seuls les fêtards et ceux qui avaient les mêmes préoccupations qu'elle sortaient. Ils étaient nombreux dans le premier cas, et suffisamment peu dans le second pour qu'elle ne leur tombe pas dessus à chaque coin de rue.

Ellane progressa ainsi longtemps, passant rapidement du béton de la ville à la terre battue de la campagne. Le sol était sec, de toute façon le temps était parfait, cependant on n'atteignait pas les chaleurs estivales. La jeune fille shoota dans une pierre, geste puéril qui fut accueillit d'un « bong » retentissant. D'abord intriguée par ce phénomène curieux la jeune femme s'approcha de la pierre, retraçant le trajet qu'avait emprunté le caillou poli. Les rails qu'elle trouva, dans un état déplorable, la laissèrent figée. Un ancien chemin de fer ici ? La jeune femme se retourna, aussi attirée par le métal qu'un chat par de l'eau, cependant elle voulait voir l'étendue de cette ferraille, et combien de kilomètres avaient été un jour parcourus par un train. D'un coup d'oeil rapide Ellane trouva une colline, verte, assez haute pour qu'elle puis suivre la ligne argenté des rails.
L'endroit où elle passerait le reste de la nuit trouvée, serait-ce en dormant ou en rêvassant, la jeune fille en fit le tour pour y grimper, atteignant le sommet en à peine quelques minutes. La respiration calme. Ses iris qui oscillaient entre un bleu serein et un rouge agacé tombèrent en arrêt devant la silhouette d'un jeune homme qui jouait avec un couteau. Son regard suivit le couteau dans ses sauts pendant quelques minutes et sa main se posa automatiquement sur la dague qui reposait sur sa hanche, accrochée à sa ceinture.
Le garçon dut l'entendre car il cessa son jeu, lui tournant toujours le dos. La jeune fille ne se montra ni frustrée ni agacée, au contraire elle s'assit à côté de lui en tailleur, de l'air nonchalant qui était le sien, se contentant de commenter la situation, calme pour une fois :

-Je vois que l'on a le même genre de passe-temps.

Elle n'était pas du genre à sauter sur le premier venu en se présentant comme l'aurait fait toutes les filles naïves de son âge. À vrai dire elle ne mettait que très rarement un nom sur un visage. Ces choses tout à fait superflues lui passaient à quinze kilomètres.
Comme elle se l'était promis en tout premier lieu, elle trouva le début et la fin de la ligne de chemin de fer, ne disant rien dans l'obscurité de la nuit. Ne brisant pas la quiétude des lieux par l'une de ses phrases cyniques qui pouvait lui sortir de la bouche sans préavis.
Au loin, les lumières de la ville brillaient, signe d'une certaine activité humaine.

[Mais non, il est bien ton post ^^]

Alors, son instinct ne l'avait pas trompé, il avait affaire à une personne bien vivante … Soit, c'était une bonne nouvelle, pour ainsi dire, du moins pour cette personne, et pour lui. Oui, car il n'avait pas l'intention d'engager la conversation avec un fantôme, et en y pensant cette inconnue préférait certainement la vie plutôt que la mort. Ça se comprend. Suivi de son geste, la réaction qui était de s'asseoir à ses côtés, et d'engager la conversation ne l'étonna guère. Et à première vue, c'était une jeune fille qui semblait bien calme. C'était un bon point. Au moins il n'avait pas comme interlocutrice une quelconque personne qui pourrait s'exciter pour un rien. Aussi, il attendit quelques secondes s'écouler, tandis que les premières paroles venaient à couper le long silence qui parcourait cet endroit, pour ainsi dire délabré, abandonné et hanté. Soit, il n'allait pas rester muet, et c'est pour cette raison, qu'il décida de parler à son tour, de son ton habituellement calme :

« Apparemment, on a le même passe-temps qui est de sortir la nuit, à des endroits quelque peu sinistre oui. »

Ce n'était pas pour dire, mais il n'espérait pas qu'elle prendrait cela mal. En vérité, ce genre de passe-temps, était l'un de ses préférés. Et puis, comment allait-il qualifier autrement ce lieu que sinistre ? Couteau à la main, il le balança dans l'autre main, histoire de ne pas faire malencontreusement un geste brusque, et d'éviter ainsi, d'ouvrir les hostilités aussi bêtement soit-il. Il continua alors à faire « ricocheter » l'objet en l'air. Après tout, elle n'allait pas prendre ce geste comme si il allait s'en servir contre elle, pas vrai ? Ce n'était pas ses intentions.
Là où ils avaient pris place, des rails semblaient s'arrêter de même, mais en s'en apercevant de plus près, elles continuaient à l'autre bout, devant eux. Et apparemment, ce chemin avait été détruit. En levant la tête, il s'aperçut que la lune n'avait pas bougé de sa place, contrairement à ses quelques esprits à plusieurs mètres, qui rôdaient, sans prévenir. Non, ils avaient pas l'air méchants, juste l'air d'être des défunts passagers des trains qui sont entrés en collision ici, auparavant. Malgré cela, il n'en savait pas plus sur ce sujet, mais peut-être que cette jeune fille, possédait quelques informations sur cet endroit ?

En posant son regard son elle, il la détailla rapidement, afin d'en conclure, que logiquement il ne l'avait jamais vu. Non, ses cheveux dorés, pour ainsi dire soutenu par une peau bronzée, il ne connaissait pas. Pour ce qui est de la couleur de ses yeux, à cause de l'obscurité, il arrivait difficilement à les distinguer, mais, sans hésitation, il dirait qu'ils sont … mélangés à deux couleurs non distinguables pour lui. Elle n'était pas japonaise quoi. Ce n'était pas des détails auxquels il apportait grande importance. Et ensuite, il trouvait qu'il avait laissé le silence régner trop longtemps, ce qui, parfois agaçait les quelques interlocuteurs qu'il avait eu. Finalement, il posa sa question, dans le même ton que précédemment :

« C'est une visite habituelle, ou bien vos pas en ont décidés autrement ? »

Il n'avait pas pour habitude de demander « normalement », ce serait trop … banal. Dans ses paroles, accompagnait les interminables sauts du couteau, en espérant que cela ne dérange pas la jeune fille. Ces mots dits, il se mit à contempler le paysage, au loin illuminé par les quelques sources de lumières, signe que certaines personnes étaient encore debout.

[ Merci mais bon ... on ne me comprend pas par moment, ça c'est normal. ^^' ]

Ellane attrapa un brin d'herbe dans ses doigts alors que le jeune homme restait silencieux. Il n'était pour ainsi dire pas très bavard mais elle ne pourrait vraisemblablement pas supporter quelqu'un de trop présent ce soir. Ses yeux perdus dans le lointain, regardant les lumières qui s'éteignaient à un rythme exaspérant tellement il était lent. La jeune fille ferma ses paupières, dissimulant ses iris bleus derrières ces minces voiles de peau.
Emportée dans une douce somnolence la jeune femme sortie de sa bulle grâce à l'intervention du garçon qui s'exprima sur le même ton qu'elle. La jeune fille ne prit pas la mouche, qu'elle soit sous le soleil ou à l'ombre des doux rayons de la lune elle n'était pas forcément la même. Pas du tout auraient été les mots les plus justes. Calme la nuit et agaçante le jour...
Un sourire discret se peignit sur ses traits et elle répondit d'une voix tout aussi calme :

-Sinistres ? Peut-être après-tout, mais la nuit n'est pas toujours porteuses de mauvaises choses...

Il continuait de jouer avec son couteau, un geste qui donnait envie à la jeune fille. Celui de tendre la main et de choper l'arme au vol... Une idée idiote mais alléchante pour cette fille si bizarre. Presque sans qu'elle y ait pensé, sa main se posa sur sa propre dague, contact rassurant du métal sur sa peau glacé par le temps frais.
Il y avait eu un accident d'après ce que disait un guide touristique de la ville acheté en arrivant, terrible, des morts, on pouvait facilement inventer les cris des enfants, leurs larmes, le sang qui devait joncher le sol de cet engin. Tant de détails qu'elle ne connaissait pas réellement mais que son esprit encouragé par les mauvais films d'horreurs imaginait sans peine. C'était peut-être ce drame qui encourageait sa venue ici, ou tout simplement son envie d'être seule.
Changeant de position elle ramena un genou sous son menton, posant son visage dessus dans un geste emphatique.
Il lui posa une seconde question, simple, mais la jeune fille médita pendant quelques secondes sur la réponse qu'elle allait lui donner, une manière d'éviter de le froisser. Quand elle s'exprima enfin, sa voix était posée :

-Mes pas et mon esprit s'accordent souvent sur un point, ils ne me mènent qu'à un endroit isolé où je peux être seule et éviter les ronflements incessants de mes camarades de couloir... Mais je dois reconnaître que ce soir ils laissent à désirer sur cette capacité... Enfin je n'ai vraiment pas envie de me remettre a marcher donc si tu n'y vois pas d'inconvénients j'aimerais rester.

Elle avait été franche, directe, et si il le prenait mal c'était son affaire. Par pure politesse elle lui avait plus ou moins demandé la permission en ce qui concernait sa présence ici, mais elle n'hésiterai pas à lancer quelques piques verbales si il décidait du contraire. Elle n'était pas une crème, qu'il le sache tout de suite ne ferait qu'améliorer leur discussion -si on pouvait appeler ainsi une succession de question, en fait « interrogatoire » aurait largement eut sa place dans ce texte- ce soir.
Tournant enfin son visage vers lui elle ne put distinguer pleinement les traits de son visage, elle ne pouvait donc pas le juger physiquement. Quant à son caractère à lui elle ne pouvait pas non plus lui donner un nom, il aurait fallut qu'il ouvre la bouche une fois ou deux de plus.
Sans arrêter de fixer le va et viens de son couteau elle lui retourna la question :

-Et toi ? Tu dois te sentir bien seul pour venir dans un endroit pareils à cette heure.

[je suis donc la seule à qui ça arrive souvent >< ?]

La nuit n'est pas toujours porteuses de mauvaises choses ? Ouais, c'était une façon de voir les choses, cette inconnue avait raison sur ce point. Mais en y méditant, à lui elle ne lui avait jamais rien apporter de bon, combien de fois il avait réussit à éviter la mort la nuit ? Bon, ce n'était pas pour autant qu'il avait dit que la nuit était un mauvais moment, au contraire, il préférait la nuit que le jour. Et puis, « sinistre » ne signifie pas vraiment qu'il trouvait l'endroit non fréquentable.
Continuant incessamment de faire subir des sauts à son couteau, il attendait par la même occasion qu'elle reprenne parole, quoi de mieux à faire ? Un petit souffle de sa part se fit entendre, tandis qu'il avait laissé doucement balancé sa tête en arrière, de sorte à bien observer les étoiles au-dessus de leurs têtes. Et puis, quelques paroles lui vinrent, paroles qu'il n'hésita pas à déballer, pendant le court moment de silence.

« La nuit, n'est pas mon élément, si cela peut justifier le « sinistre » que j'ai placé dans ma phrase. »

Il allait rajouter « Mais ce n'est pas pour autant que je déteste ce moment de la journée » mais après réflexion, cela ne mènerait à rien, et ne signifierai rien aussi. Il décida donc de jeter de rapides coups d'œil à l'Ancien chemin de Fer, afin de mieux déterminer dans quel endroit ils se trouvait.
Des rails, qui menaient à nul part, des wagons, où à l'intérieur ça avait l'air délabré, des bouts de ferrailles coupants, des morceaux de verre …
Non en fait, il ne pouvait pas tellement juger les lieux, faute de lumière. Tout ce qu'il pensait, c'est que si on espérait venir ici, il valait mieux venir ici le jour. Ou même, pour les âmes sensibles, ne pas venir du tout. Dans ses réflexions, il en fut sorti par les paroles soudaines de la jeune fille, qu'il écouta attentivement, tout en continuant ses activités.
Bon, en définition pour lui cela voulait dire qu'elle était arrivée là par hasard. Et pour le reste ?

« Fais comme bon te semble, je n'ai pas à dire si tu peux rester ici ou non. C'est ton choix, et si tu en as marre de marcher, c'en est tout aussi normal. »

Voilà, réponse claire et nette, qu'il avait précisé avec calme. Comme d'habitude. Il ne l'avait pas pris mal , mais pas super bien non plus. Disons qu'il avait pris ça comme des paroles d'une personne qu'il ne connaissait pas. C'était la seule chose qu'il pouvait faire. Il était calme dans sa nature, mais dans une situation délicate, il savait prendre ses distances. C'était instinctif, comme un tic qui se déclenche, et là, il ne sentait pas le besoin de s'éloigner. A l'écoute de ses secondes et dernières paroles, il la regarda un moment, tout en jouant avec son éternel objet.

« Je ne suis jamais seul. Même si je voulais l'être, je ne le serait pas. Si je suis ici c'est parce que je reviens d'une mort volontaire, juste le temps de penser à quelques détails. »

Il l'avait dit comme ça, sans chercher à savoir si elle s'intéresserait à son cas ou pas. Autant dire tout de suite, il jouait la carte de la franchise, comme elle. Levant à nouveau la tête, il aperçut un piaf, qui commençait sérieusement à l'irriter. Depuis son départ, il lui tournait autour, comme un ... comme un oiseau de mauvais augure quoi. L'invocateur fit tourner une dernière fois son couteau, puis joua sur la précision, pour lancer son arme. Il ne manqua pas, à son plus grand plaisir sa cible, qui s'arrêta au vol, pour commencer à faire une chute, le couteau planté dans son corps d'oiseau. Dans un soupir, Katsuo reprit, croisant ses bras.

« Cette conversation mène à se demander quelque chose. Pourrais-tu décliner ton identité ? Je n'ai pas vraiment pour habitude de déballer mon existence entière à quelqu'un dont j'ignore le nom. »

[ Euh ... Mais de quoi tu parles ? J'ai pas tout suivit. ><'' ]