Une ombre perdue [PV]

[Mais y'a pas de soucis =3]

Six heures du matin, quel était l’imbécile qui pouvait se lever à six heures du mat alors qu’il avait congé toute la journée? Eh bien en effet il n’y avait pas beaucoup de monde à avoir tant de motivation. Et Matt ne faisait pas partie des gens qui l’avaient, cette motivation justement. S’il s’était réveillé à une heure pareille, c’était parce que quelqu’un le lui avait demandé. En effet, il y a quelques jours le jeune homme avait reçu un message d’une de ses cousines qui lui demandait de prendre des photographies des grottes dans les environs du pensionnat où il se trouvait et au passage s’il pouvait trouver des chauves souris ce serait parfait. Mais elle le prenait pour qui celle-là ? La boniche de service? Elle n’avait qu’à venir elle-même si ça l’intéressait tant que ça les amis de batman. Où embaucher un photographe professionnel sinon avec tout l’argent qu’elle brassait.

* « Mon cheeer petit cousin ». Je t’en donnerai du petit cousin qui prend des jolis clichés. Bah, je dois être trop serviable moi. *

Après s’être préparé sans se presser plus que ça en faisant le moins de bruit possible pour les autres locataires, Emil sortit du bâtiment principal habillé d’une tenue un peu spéciale. Longues bottes, veste en cuir et .. et .. ses goggles [lunettes visibles sur mes images TT]! Depuis le temps qu’il voulait les mettre sans faire un peu Hors sujet par rapport aux autres, il en avait l’occasion. En arrivant sur le parking principalement utilisé par les enseignants, le jeune homme s’avança vers une moto et posa ses affaires qui se résumaient à un stupide appareil numériiiiiiiique prenant à lui seul toute la place disponible dans un boîtier à l’arrière. xD

Après un long soupir, Matt enfourcha l’engin, mit ses gants et démarra. A ce moment là, un coq se mit à faire un bruit tout simplement affreux allant de paire avec le lever du soleil, ce qui donna envie au rouquin de lui fermer le clapet. Pour cela il donna un coup de gaz qui fit assez de bruit pour faire taire l’animal et pour réveiller toute l’aire nord du bâtiment principal, c'est-à-dire là où se trouvaient les dortoirs.
C’était ce besoin de devoir faire payer aux autres de pouvoir dormir plus longtemps que lui qui aurait pourtant eu toute sa matinée pour roupiller en temps normal qui le poussa à ce geste grossier. Ouaiiis, souffrez bande de petits adolescents! Souffrezzz xD
Un petit rire s’échappa des lèvres de l’Anglais avant qu’il se mette une bonne fois pour toute en route vers sa destination.

En chemin il profita du paysage orangé qui s’offrait à lui. La nature était très jolie le matin lorsqu’on longeait la forêt vers les montagnes. Ca avait quelque chose de reposant et c’était peut être mieux de voir ça au rythme de son véhicule que de rester dans son lit. Cette réflexion étonna le motard lui-même qui était pourtant un adepte du rien-fesage actif.

Il fallut une dizaine de minutes de promenade avant d’arriver devant le site en question qui contenait ces maudites souris volantes. En s’arrêtant devant le massif rocheux, Matt poussa un sifflement presque impressionné. Il n’avait jamais vu cet endroit d’aussi près et il fallait avouer que c’était plutôt intimidant à première vue. M’enfin, n’étant pas un gamin il n’avait aucune raison d’être un tant soit peu effrayé par les ombres qui régnaient un peu partout. Bref, après avoir casé son engin à l’abri des regards, le jeune homme s’équipa de son appareil photographique une bonne fois pour toute et commença à monter vers les grottes. Il fallut une vingtaine de minutes pour arriver dans un coin intéressant. Aussi étrange que cela pouvait paraître, ce coin était tout ce qu’il y avait de plus éclairé pour un trou dans la montagne. C’était même plutôt joli…

* Nan, pas joli, c’est pas joli è_é…. C’est juste le délire de Yuki et de son fanatisme des grottes *

Alors qu’il progressait dans la galerie principale, des petits bruits se firent entendre au plafond. Ah, bien, enfin qui allait pouvoir régler cette affaire et repartir d’ici pour se balader dans la forêt qui était quand même plus jolie que ces pierres humides, selon son opinion. L’espoir de pouvoir prendre des photos tranquillement fut cependant gâché au bout du cinquième cliché par une chose molle qui percuta l’épaule de Matt et se mit à hurler l’instant d’après. Il ne l’avait même pas entendue arriver, impossible o_o ! Catastrophe! xD
Par réflexe pur, le rouquin attrapa le premier bras inconnu à sa portée et plaqua sa main contre la bouche de l’étrangère avec une grimace inquiète.

« Chut. »

Trop tard pour prévenir les dégâts. Les animaux somnolents commencèrent à s’agiter et une bonne vingtaine d’entre eux prirent leur envol avec panique, rasant la tête des intrus. Sans demander la permission, Matt tira sur le bras de la personne devant lui pour la forcer à s’accroupir en attendant que le vol passe.

« Mais enfin qu’est-ce que… »

Quand ce fut réglé, il se déplaça sur le côté et jeta un coup d’œil à la demoiselle à côté de lui. Elle était un peu salie partout et… d’abord qu’est-ce qu’elle faisait ici? Mais le problème premier n’était pas vraiment celui de se poser la question du « pourquoi ». En espérant être plus convaincant qu’en restant neutre, le photographe improvisé afficha un petit sourire amusé.

« …haaah… un peu de calme allons, je suis pas un Yéti. »

Des doigts s’agrippèrent fermement autour de son bras alors qu’une main venait se plaquer contre sa bouche, étouffant le cri qui jaillissait, sans fin, du fond de sa gorge. Hurler était sa seule manière de montrer sa peur, là où d’autres se seraient contenter d’un simple « Oh » de surprise.
À croire qu’elle ne faisait pas partie de ces gens indifférents et froids à tout ce qui les entourait… Soit par choix volontaire ; soit parce qu’ils étaient trop misanthropes pour accepter de faire trois pas hors de chez eux et n’avaient donc, aucun besoin de hurler ; soit, et cette dernière catégorie était de loin la plus intéressante et la plus drôle, parce qu’ils étaient trop défoncés pour avoir réellement conscience de la réalité.

Malgré les nombreux préjugés qu’ont les gens sur les gosses de riches modèles et exemplaires, Eren avait déjà touché à tout ce dont pouvait rêver un adolescent. Son père l’avait laissée totalement libre de faire ses expériences par elle-même, tirant toute seule ses conclusions. Il prônait l’autonomie, du moment qu’elle ne fasse rien qui puisse nuire à sa réputation.
Ainsi, lorsqu’elle était arrivée en cours les yeux rouges et les pupilles dilatées, elle avait compris qu’il était difficile de suivre ce que racontait le professeur sans qu’une intense envie de rire ne vienne la secouer. Néanmoins, elle avait réussi à assurer à peu près correctement les dernières heures qu’il lui restait à passer au lycée, comatant en fin d’après-midi, prête à s’endormir sur sa table, son imagination étant encore plus fertile que d’habitude.
Ses pensées avaient très vite dérapé sur la robe de la femme qui essayait bêtement de lui faire assimiler une leçon qu’elle connaissait déjà, et elle avait passé le plus clair de son temps à se moquer ouvertement d’elle, ridiculisant une pauvre dame qui n’avait rien demandé.
Venant d’un milieu moins aisé que ses élèves, celle-ci avait beaucoup de mal à se faire respecter, ne représentant aucun intérêt pour eux, et les critiques d’Eren et sa bande ayant très vite viré aux sarcasmes l’avaient poussée à démissionner quelques semaines plus tard. En y repensant, même la jeune fille avouait avoir été un peu méchante avec son professeur, sans pour autant regretter ce qu’elle avait fait.
Cependant, de temps à autre durant le cours, son esprit s’engourdissait et un de ses « amis » osait la secouer pour éviter qu’elle ne s’en aille trop loin, mais leurs bonnes intentions s’arrêtaient là. Si la fille des Fried était dans cet état, c’était de sa faute, pas de la leur. Tant pis pour elle.

L’inconnu, puisqu’il s’agissait bien d’un être humain, lui intima de se taire. Pardon ? Sachez, cher Monsieur, qu’on ne dit pas à Eren Fried de se taire. On s’écrase devant elle, on se prosterne même dans certains cas, mais jamais au grand jamais, on ne lui donne d’ordres… C’était contraire à tous ses principes.
Les lois, les règles, tout ce qui composait un semblant de discipline lui passaient au-dessus de la tête et ce n’était pas cet individu qui allait changer cette façon de faire.
Non mais !
Elle n’eut, néanmoins, pas le temps de s’offusquer d’avantage contre cet insolent. De légers bruits se firent entendre dans la grotte et elle fut une nouvelle fois tirée au sol alors qu’au-dessus de sa tête passait un essaim de chauve-souris. Brute !
Plusieurs fois, elle ouvrit et referma la bouche, prête à pousser un nouveau hurlement de frayeur. Les insectes, les créatures volantes et autres animaux plus ou moins louches ne faisaient pas bon ménage avec notre demoiselle qui maintenait entre elle et eux, et ce depuis toute petite, une distance des plus respectables.
Fort heureusement pour ses tympans, son cri se perdit dans sa gorge et elle n’eut pas le loisir de faire profiter une nouvelle fois les murs de la grotte de son admirable voix, déclenchant un concert de décibels des plus insupportables.

Une dernière créature agita ses ailes la frôlant de près, lui arrachant un frisson de dégoût et ce fut fini.
Pendant quelques secondes, elle fut incapable de bouger alors que l’inconnu la lâchait enfin pour se déplacer et faire une allusion au fameux – affreux – bonhomme des neiges, plus communément appelé Yéti (George mon Yéti, il est doux… George, il est frais… Mais George n’est vraiment pas pratique xD). Se permettait-il de se moquer d’elle ? Elle commençait à trouver que cet individu prenait beaucoup trop ses aises avec elle.

« Je m’en doute bien. »

Sa réponse claqua, sèche et froide. Soit cet inconnu avait un sens de l’humour particulièrement développé, voir trop pour qu’elle ne soit pas en mesure de rire à ses « blagues », soit se moquer d’elle était une sorte de… Deuxième vocation. Pas de quoi sauter au plafond, il y avait juste là de quoi alimenter un peu plus la colère d’Eren qui bouillonnait au fond de son ventre depuis son arrivée dans le pensionnat.
Son seul désir, à cet instant précis, c’était de faire taire ce jeune prétentieux en lui décochant une bonne gifle, mais elle se reprit juste à temps. La dernière fois qu’elle avait osé lever la main sur quelqu’un, son père s’était fâché et elle s’était retrouvée enfermée pour « réfléchir à ses actes ».
Peuh ! Tout ça pour un petit coup poing et un nez cassé… Rien de bien méchant. Se croyait-il dans les Malheurs de Sophie ? Si c’était le cas, elle ne voyait pas pourquoi elle s’était retrouvée à jouer Sophie, petite fille capricieuse et on peut plus énervante.
Certes, elle savait très bien qu’elle n’était pas la petite fille modèle dont il avait toujours rêvé, mais il n’y avait pas de quoi faire d’elle une victime à son tour. Quand on passe d’agresseur à victime, la chute vers ce nouveau statut est longue et pénible… C’était pour ça qu’Eren s’était enfermée dans un silence buté et avait boudé jusqu’à ce que son père daigne la délivrer dans un soupir agacé.

Elle se redressa, essayant de s’imposer face au jeune homme… Avant de renoncer en comprenant qu’elle n’avait, décidément, rien d’une jeune fille charismatique dont la présence écrase les autres.
Du haut de son mètre cinquante-huit, elle ne pouvait pas se vanter d’être grande, ni de dominer cet individu qui devait faire au moins quinze bons centimètres de plus.
Grimaçant, elle abandonna son audacieux projet avec peine et se promit de rendre la monnaie de sa pièce au rouquin avec pertes et fracas. Ce ne serait pas impressionnant, elle avait juste à user un tout petit peu de son pouvoir pour qu’il se plie aux moindres de ses désirs, devenant son gentil petit esclave attentionné. Adorable garçon !
Dans la pénombre, elle parvint avec difficulté à discerner les traits du visage de son futur serviteur, ses yeux ne s’étant pas habitués au noir. Dans sa main, elle eut le plaisir d’apercevoir un appareil photo.

« Photographe ? »

Demanda-t-elle, parlant le moins fort possible pour ne pas attirer l’attention d’autres créatures.
Saisissant vivement la main qui n’était pas occupée par ce qu’elle nommait bien naïvement une « boîte à souvenirs », elle s’engagea à nouveau dans la grotte, n’attendant pas de réponse particulière à une question aussi stupide.
Au moins, maintenant, elle n’était plus seule et elle pouvait se permettre d’avancer au hasard, prête à jeter le garçon en pâture aux monstres qu’elle s’imaginait peuplant les grottes.

D’ailleurs, il ne fallut pas longtemps pour qu’un grondement jaillisse du fond de la galerie, précipitant la jeune fille derrière le rouquin. Ses deux mains vinrent se poser sur son dos et elle poussa en avant.
Si elle voulait savoir ce qu’il se cachait là, risquer sa vie – voir la perdre – ne faisait pas partie de ses projets. Tant pis si elle devait sacrifier quelqu’un pour s’en sortir.
Lentement, et continuant de forcer son nouveau compagnon à avancer, elle constata que les murs de roche s’éloignaient et elle parvint dans une sorte de « salle » énorme au milieu de laquelle coulait bien innocemment un ruisseau qui fit le bonheur de la demoiselle. Celle-ci se précipita vers l’eau et débarbouilla son visage, rendant à sa peau un ton de porcelaine qui lui était si familier.
Maintenant que ses traits n’étaient plus terreux et sales, Eren était de meilleure humeur et elle accueillit avec joie la brise qui passa entre ses vêtements…
Gné ? Une brise ?! Levant la tête vers le haut, elle constata que la cavité s’ouvrait sur le ciel. La lumière du jour commençait à se faire plus présente après les premières lueurs de l’aurore. L’éclat de la lune déclinait, se mélangeant au ciel encore engourdi de sa nuit et les étoiles disparaissaient petit à petit, sous le regard de la jeune fille dont la seule pensée fut celle de manger.
En partant, elle n’avait pas pensé à prendre un petit-déjeuner, ne se doutant pas qu’elle se retrouverait enfermée dans une grotte. Aah… Dans très peu de temps, son ventre se mettrait à gronder, réclamant ses tartines quotidiennes qu’elle serait dans l’incapacité de lui fournir.

Du regard, elle chercha le rouquin, enfin décidée à lui décliner son identité, persuadée que cela faciliterait grandement une communication inexistante.

« Eren. »

Lui déclara-t-elle avec un sourire qui, pour une fois, était sincère.
Elle étira ses bras et ses jambes avant de reporter une nouvelle fois son attention sur lui.

« Et toi ? »

C’était un honneur qu’elle lui faisait. Depuis son arrivée, très peu de personnes l’avaient suffisamment intéressée pour qu’elle aille jusqu’à leur demander leur nom.

[Hj : Bouah ! J’ai essayé de faire les 3 pages (t'as vu, j'ai pas oublié =p), mais j’ai eu du mal avec 39° de fièvre xD, mais je m’en rapproche. S’il y a des incohérences ou autre, je m’en excuse. Mon post n’est pas super à nouveau, désolée =S].